Mercredi 15 Juillet 2020 â 13h30 â Mini Yak sort de chantier !
J - 4
Depuis 2 semaines et demie, Mini Yak est en chantier. Lâaccrochage que jâai subi fin juin a fait beaucoup de dĂ©gĂąts et les rĂ©parations ont Ă©tĂ© importantes. Heureusement, le chantier Technologie Marine, de Charlie Capelle, travaille parfaitement et le bateau est prĂȘt en temps et en heure.
Pour respecter des contraintes professionnelles, il faut que je parte en qualif dĂšs ce we⊠Le compte Ă rebours est lancé ! Il reste en effet beaucoup de travail pour remettre le bateau en Ă©tat de naviguer. AprĂšs avoir remontĂ© les supports de panneau solaires et changĂ© le support de tangon, je reçois le mĂąt en fin dâaprĂšs-midi. Le bateau sera prĂȘt Ă ĂȘtre remĂątĂ© dĂšs demain matin !
Jeudi matin, on remĂąte le bateau avec lâaide de copains du pĂŽle Mini puis câest la remise Ă lâeau ! En revanche, entre les connexions Ă©lectriques, le matĂ©riel Ă embarquer, lâaccastillage, le grĂ©ement⊠Il reste du boulot.
Vendredi, je finis les derniers dĂ©tails et termine de prĂ©parer ce dont jâaurai besoin pendant mon parcours (nourriture, vĂȘtements, cartes, Sextant, compasâŠ).
Samedi, Mini Yak et moi retournons enfin naviguer. Une navigation express pour vérifier que tout est fonctionnel à bord (drisses, GPS, pilote auto, AIS, centrale de nav, safrans, panneaux solaires). Bonne nouvelle, tout fonctionne correctement ! Le départ est imminent !

Dimanche 19 Juillet 2020 â 9h30 â Le grand dĂ©part !
Jour J
Un ultime saut chez USHIP pour me procurer un baromĂštre puis je charge les derniers sacs. Tout est Ă sa place dans le bateau, je suis fin prĂȘt. Au moment de grĂ©er le bateau, les Ă©motions se bousculent. Je suis super fier dâĂȘtre prĂȘt en temps et en heure aprĂšs tout le travail accompli cette semaine. Ăa fait quand mĂȘme pas loin de 35 heures de boulot en seulement 3 jours ! Jâai maintenant hĂąte dây aller mais honnĂȘtement je flippe un peu, la prochaine fois que jâaffalerai⊠Ce sera dans 2000km !
La grand-voile est hissĂ©e⊠Quand faut y aller, faut y aller ! Je dĂ©tache les amarres, oriente le bateau dans la bonne direction et saute Ă bord, câest parti ! Le vent est faible et me pousse pĂ©niblement sous le soleil matinal. Vers 10h, jâatteins le TrĂ©ho, la bouĂ©e qui symbolise la fin du chenal de La TrinitĂ©-Sur-Mer. Je mets le cap plein Sud vers lâĂle de RĂ©, premier point de passage obligatoire de ce parcours.
Le vent est si faible que je nâavance quasiment pas de la matinĂ©e. Ce nâest quâen dĂ©but dâaprĂšs-midi quâĂole se rĂ©veille un peu et me pousse Ă 7/8 nĆuds. Je passe toute la fin de journĂ©e sous Spi Ă glisser paisiblement, rĂ©chauffĂ© par le soleil, ce sont des conditions de dĂ©part idĂ©ales ! Ne faisant pas route directe vers la Rochelle, il me faudra empanner aprĂšs lâĂle dâYeu.
Alors que jâarrive Ă la hauteur de celle-ci, vers 20h30, je distingue un cargo qui navigue presque Ă la perpendiculaire de ma route. Je ne veux prendre aucun risque en essayant de le contourner et prĂ©fĂšre empanner. On fait maintenant une route quasiment parallĂšle et il sâĂ©loigne en direction de la cĂŽte. Quant Ă moi, je fais route directe vers le Pont de lâĂle de RĂ© que jâatteindrai demain matin. Le dĂ©but de nuit est technique car je fais pas mal de changements de voile dâavant. AprĂšs avoir passĂ© lâaprĂšs-midi sous spi max, je change pour le medium puis le grand genak. Pas facile de trouver la bonne configuration ! Je finis par aller dormir un peu vers 3h30.

Lundi 20 Juillet 2020 â PremiĂšres marques de parcours
J + 1
Au petit matin, le pont de lâĂle de RĂ© est en vue. Je fonce dans sa direction avec des pointes Ă 13 nĆuds ! Je passe dessous vers 6h30 puis affale le grand genak, avant de mettre le cap sur le second point de passage obligatoire : le plateau de Rochebonne. Il se situe Ă une cinquantaine de milles au large. Ătant travers au vent, je dĂ©cide dâenvoyer le petit genak. Il me permet de filer Ă 10 nĆuds en direction du plateau, qui sera contournĂ© dĂšs le dĂ©jeuner.
Ă 13h, je valide cette seconde marque de parcours et peux viser la suivante⊠Qui se trouve en Irlande ! Il faudra se montrer patient car la route va ĂȘtre longue : 150 nm jusquâau Raz de Sein. Toute la remontĂ©e vers la Bretagne va sâeffectuer au prĂšs dans du vent fort donc ça va cogner pas mal. Ce sera le premier vrai test du parcours. Malheureusement, le vent sâoriente du mauvais cĂŽtĂ© et mâĂ©loigne de la route⊠Je progresse donc trĂšs lentement en direction de la Bretagne. Le vent monte progressivement et je rĂ©duis la voilure jusquâĂ avoir 2 ris dans la grand-voile et un dans le solent. Ce nâest que vers 22h30 que le vent tourne et me permet de faire une route satisfaisante.
Dans une mer formĂ©e et du vent puissant, des rafales jusquâĂ 32 nĆuds, la nuit est terrible. Je barre assez peu et me « rĂ©fugie » Ă lâintĂ©rieur du bateau. Un support de panneau solaire se rond et mâoblige Ă sortir de nouveau pour aller dĂ©tacher le panneau qui pend dangereusement au-dessus de lâeau⊠Je le rentre et rĂ©flĂ©chirai demain Ă une solution, quand les conditions seront plus calmes.

Mardi 21 Juillet 2020 â Du prĂšs, du prĂšs, et encore du prĂšs
J + 2
La journĂ©e commence comme sâest finie la prĂ©cĂ©dente⊠Mais le trimaran SodebâO que je croise, de loin, donne le sourire ! Puis le vent mollit dans la matinĂ©e et jâen profite pour renvoyer plus de toile.
Dans lâaprĂšs-midi, je vire de bord et mets le cap vers la baie dâAudierne. Ce petit contrebord est nĂ©cessaire pour pouvoir passer par le Raz de Sein. ArrivĂ© proche de la cĂŽte, je vire de nouveau et peut enfin viser la cardinale Ouest La Plate ! Je passe le Raz en fin dâaprĂšs-midi, avec la marĂ©e, et poursuit sur le mĂȘme cap.
Puis la soirĂ©e apporte dson lot de problĂ©matiques tactiques sur la route Ă prendre. Le vent Ă©tant quasiment plein Nord, jâexclue de passer par le chenal du Four pour remonter vers la Manche. Je nâai pas trĂšs envie dâaller tirer des bords entre les cailloux⊠Mais il reste encore plusieurs options. Il faut notamment que je choisisse si je passe Ă lâOuest ou Ă lâEst du DST dâOuessant. Comme le vent a prĂ©vu de mollir demain, je prĂ©fĂšre passer Ă lâOuest et mâen Ă©loigner au maximum. Si jâavais voulu passer Ă lâEst, jâaurais dĂ» tirer des bords au-dessus dâOuessant et me serait probablement retrouvĂ© arrĂȘtĂ© devant le DST, entre les cargos⊠Pas lâidĂ©al. Je dĂ©cide donc de tirer un peu sur ma barre pour glisser sous le DST. Il est 23h.
Le vent mollit de plus en plus en ce dĂ©but de nuit mais je choisis de garder un ris dans le solent et un ris dans la grand-voile par prudence. Ăa ne mâempĂȘche pas de dĂ©passer un chalutier qui, vu sa vitesse, devait ĂȘtre en train de pĂȘcher. La traversĂ©e du Rail dâOuessant est relativement calme car il nây a pas beaucoup de trafic.

Mercredi 22 Juillet 2020 â C'est calme, trĂšs calme...
J + 3
AprĂšs avoir contournĂ© le DST dans la nuit, je suis reparti au prĂšs et ai renvoyĂ© toute la toile dĂšs le lever du jour. Le vent adonne et je fais dĂ©sormais route directe vers les Scilly. Mais tout au long de la matinĂ©e, le vent faiblit (normal, je me rapproche de plus en plus du centre anticyclonique) et je choisis de hisser le grand genak. Il ne me permet pas de naviguer au plus prĂšs mais de cette maniĂšre je peux continuer Ă avancer, mĂȘme si je suis un peu plus Ă©loignĂ© de la route idĂ©ale. Le bateau glisse sur une mer plate et les dauphins viennent sâamuser autour de moi⊠Câest un kiff immense ! Je finis la matinĂ©e en doublant un gazier quasiment Ă lâarrĂȘt.
Le vent est quasi inexistant toute lâaprĂšs-midi donc jâen profite pour faire sĂ©cher quelques affaires et faire des relevĂ©s au sextant. Câest aussi lâoccasion de lire, de bien manger et de dormir au soleil⊠Ăa nâavance pas mais on est encore loin du bagne ! Ce nâest quâen dĂ©but de soirĂ©e que je touche un trĂšs lĂ©ger flux de NO, qui me permet de me diriger vers le Sud du DST infĂ©rieur des Ăles Scilly.
Jâatteins le DST dans la soirĂ©e et remonte ensuite plein Nord, dans un vent encore trĂšs faible (autour de 5 nĆuds) et instable. Il tourne franchement alors que je longe les Ăles et jâen profite pour hisser le spi max, cap plein nord vers la bouĂ©e Coninbeg !

Jeudi 23 Juillet 2020 â LâIrlande
J + 4
En fin de nuit, le vent se renforce rapidement (jusquâĂ 20 nĆuds) et sâĂ©tablit O/SO. Ne tenant plus le spi max, je le remplace par le spi medium. Câest nâest toujours pas lâidĂ©al donc jâopte finalement pour le code 5 en dĂ©but de matinĂ©e.
Je passe beaucoup de temps Ă barrer pour profiter au maximum de ces conditions de vent. MalgrĂ© une mer super formĂ©e, le bateau file et je tiens une moyenne Ă 2 chiffres ! En milieu dâaprĂšs-midi, le vent refuse lĂ©gĂšrement et je passe sous petit genak, qui me permet de poursuivre ma progression Ă vive allure. Surtout, le bateau devient beaucoup plus maniable et je peux lĂącher un peu la barre⊠Enfin ! Je suis content de pouvoir manger un peu, me changer et dormir aprĂšs avoir barrĂ© pendant presque 6 heures.
Ă cette vitesse, la mer dâIrlande est rapidement avalĂ©e et je distingue la bouĂ©e vers 19h30. Le temps de faire quelques photos puis demi-tour. Ă peine arrivĂ©, aussitĂŽt reparti ! Comme jâeffectue un virage Ă 180°, lâangle pour repartir est un petit peu moins favorable⊠Je suis au travers lĂ©gĂšrement serrĂ©. Les conditions paisibles du dĂ©but de soirĂ©e permettent de tenir le genak encore un moment. Mais rapidement, je me rends compte que je vais aussi vite, voire mĂȘme plus, sans ! Je le roule et poursuis sous gĂ©nois seul Ă bonne allure car je ne suis encore quâĂ 70° du vent.
RAS pendant la soirĂ©e, je progresse cap au Sud en ligne droite. En revanche je suis surpris de ne croiser quâun seul bateau, la mer dâIrlande est un vrai dĂ©sert !

Vendredi 24 Juillet 2020 â Ăa sâannonce bienâŠ
J + 5
AprĂšs une lĂ©gĂšre molle dans la nuit, le vent est remontĂ© et je progresse rĂ©guliĂšrement vers les Ăźles Scilly. En revanche, on nây voit pas Ă 100 mĂštresâŠ
Je passe les Ăles Scilly et revient en Manche en fin dâaprĂšs-midi. Avec ce brouillard, je me montre particuliĂšrement vigilant en passant le long du DST. Dâautant plus que mon AIS montre des signes de faiblesse⊠Le panneau Warning sâallume puis sâĂ©teint sans arrĂȘt, ça ressemble fort Ă un court-circuit. Cet outil permettant de localiser, et de se faire localiser par les autres navires, il est indispensable Ă bord ! Sâil cesse de fonctionner, je risque dâentrer en collision avec des bateaux pouvant faire jusquâĂ 4O fois ma tailleâŠ
Heureusement, 2 heures aprĂšs cette alerte, un cargo passant Ă proximitĂ© sâaffiche sur mon Ă©cran. Cela signifie que mon AIS reçoit la position des autres navires. Je ne sais pas si eux me voient, mais au moins je peux les localiser et les Ă©viter.
Toute la journĂ©e, je continue ma progression en ligne droite vers le chenal du Four car câest la route la plus directe pour contourner la Bretagne. Vers minuit, jâarrive aux abords du DST dâOuessant, que je vais longer une bonne partie de la nuit, il faudra donc ĂȘtre vigilant. Dâautant plus que cette nuit devrait ĂȘtre la derniĂšre de ma qualif ! Câest super motivant de me dire que lâarrivĂ©e se rapproche et que je vais toucher au but !

Samedi 25 Juillet 2020 â Et puis patatras !
J + 6
Moi qui espĂ©rais pouvoir poursuivre tout droit vers le chenal du Four⊠Câest mort ! Le vent nâa pas cessĂ© de tourner durant la nuit et je fais maintenant du prĂšs en direction de la cĂŽte. Cela signifie que je vais devoir tirer des bords pour contourner la Bretagne. Et qui dit tirer des bords dit faire beaucoup plus de distance, qui dit y passer beaucoup (beaucoup !) plus de temps.
Ce matin, la mĂ©tĂ©o nâest conciliante Ă aucun niveau ! Le vent nâest pas celui attendu, il se met Ă pleuvoir et le brouillard est Ă nouveau super Ă©paisâŠ. Je crois quâon est parti pour passer la pire journĂ©e. Et comme il nây a pas de soleil depuis hier, les panneaux solaires ne chargent pas donc je vais devoir barrer toute la journĂ©e.
Une fois arrivĂ© au pied du phare du Four, je vire de bord pour passer sous lâĂźle dâOuessant, dans le passage du Fromveur. Et Ă ce moment-lĂ , je ne suis pas prĂȘt pour ce qui mâattend⊠Je navigue au prĂšs, donc quasiment face au vent, mais dans le sens du courant. Si on ajoute Ă cela quâil y a 20 nĆuds de vent et que lâon est en pĂ©riode de grands coefficients, tous les ingrĂ©dients sont rĂ©unis pour lever une mer forte, que lâon appelle « casse bateau ». Ăa ne manque pas, ça tape super fort et je me fais secouer comme câest pas permis ! Mais le passage est vite traversĂ© et je peux virer de bord Ă nouveau⊠Pour faire cap au Sud ! Yahou je peux enfin reprendre ma marche en avant ! Il ne me reste plus que 25nm avant dâatteindre le Raz de Sein qui constitue la derniĂšre difficultĂ© du parcours. AprĂšs, ce sera de la glisse sous spi jusquâĂ la maison.
Mais avant ça, jâai quand mĂȘme 5h de prĂšs Ă assumer⊠Dans des conditions franchement pas trĂšs drĂŽles. Jâessaie de barrer au maximum pour ne pas perdre trop de temps car je commence Ă avoir hĂąte de rentrer. Malheureusement, la route supplĂ©mentaire que jâai dĂ» faire ce matin mâa mis super en retard sur le timing espĂ©rĂ© et jâarrive au Raz de Sein contre la marĂ©e…
Ă 2 nm du passage, le vent tourne de quasiment 180 degrĂ©s et un grain violent me passe dessus, des rafales Ă 30 nĆuds ! « Une aubaine » me dis-je ! Je me dĂ©pĂȘche dâenvoyer mon spi medium et progresse rapidement. Mais plus je mâapproche du centre du passage, lĂ oĂč le courant est le plus fort, et plus le vent faiblit⊠Il finit par devenir quasi inexistant, alors que jâavais passĂ© lâĂle de Sein, et me voilĂ repris par le courant⊠Marche arriĂšre, toute ! Ă cet instant tout sâĂ©croule, les efforts consentis toute la journĂ©e pour progresser au mieux nâauront servi Ă rien et câest trĂšs dur Ă vivre.
AprĂšs plus de 2 heures Ă galĂ©rer, je finis par me rapprocher de la cĂŽte pour tenter dâattraper une petite veine ou le courant est moins puissant. Je progresse lentement, mais je progresse ! Et vers 19h30, le Raz de Sein est enfin derriĂšre moi. Quelle galĂšre !
Puis jâai la chance de connaĂźtre un moment magique, un moment comme on en connait rarement. A peine ai-je passĂ© le Raz de Sein que le soleil se dĂ©couvre, comme pour saluer enfin tous les efforts et lâĂ©nergie dĂ©pensĂ©s aujourdâhui. CâĂ©tait le dernier passage difficile, qui nâa pas failli Ă sa rĂ©putation, et je le quitte de la plus belle des maniĂšres.
La distance jusquâĂ la pointe de Penmarcâh est vite avalĂ©e sous grand genak et je peux hisser le Spi Ă la nuit tombante, cap Ă lâOuest vers la maison !

Dimanche 26 Juillet 2020 â De retour !
J + 7
Cependant, la nuit nâest pas aussi paisible quâattendu car je profite de pouvoir enfin faire de longs bords sous spi pour affiner mes rĂ©glages de pilote auto. Le vent est idĂ©al (entre 15 et 20 nĆuds) et la mer relativement plate. Mais malgrĂ© de nombreuses tentatives, sous spi max puis spi medium, je nâarrive pas Ă trouver les bons rĂ©glages. Le bateau se couche dĂšs que jâessaie dâaller dormir, câest invivable ! Au milieu de la nuit, je finis par affaler mon spi pour stabiliser le bateau et pouvoir dormir.
             Au lever du jour, les conditions plus calmes me permettent de renvoyer le spi max pour filer vers la Teignouse ! La mer est plate, câest un rĂ©gal. Je passe le phare de la Teignouse vers 7h15 puis cap au 11°⊠Câest la maison !

BILAN DE CETTE AVENTURE DE DINGUE !
Il y exactement un mois, jâĂ©tais loin, trĂšs loin, de pouvoir ne serait-ce quâaller naviguer ! Mini Yak avait subi beaucoup de dommages et je nâavais aucune idĂ©e de temps que les rĂ©parations allaient me prendre. Alors rien que pour cela, pouvoir rĂ©diger ces lignes me procure une grande joie ! Dâautant plus que ce bilan pourrait se limiter au constat suivant : le parcours est bouclĂ© donc le bilan est positif. Un peu trop succin non ?
Avant dâattaquer ce parcours de qualification, je nâavais jamais passĂ© plus de 24h dâaffilĂ©e en navigation et, par consĂ©quent, jamais passĂ© plus de 24h en solitaire. Ă tous points de vue, cette qualification a donc constituĂ© un sacrĂ© morceau de mon expĂ©rience naissante de navigateur.
Jâai rencontrĂ© des conditions de vent trĂšs variĂ©es.
Jâai affrontĂ© des vagues Ă©normes.
Jâai vu des paysages magnifiques.
Jâai vĂ©cu des moments magiques comme des Ă©preuves bien plus difficiles.
Jâai dĂ©couvert la solitude du large.
Jâai glissĂ© avec les dauphins.
En bref, au terme de ces 7 jours de mer, je me sens infiniment plus riche quâau dĂ©part⊠Et je crois quâau fond, câest Ă cela que sert cette qualification : sâenrichir.
Alors MERCI Ă la Classe Mini de nous offrir ces moments de vie extraordinaires !